Musique Mandingue #1 : la Kora

Les musiques du monde et les instruments qui les accompagnent sont une de mes grandes passions. Quelque part en Afrique de l’Ouest entre les fleuves Sénégal et Niger, les mandingues ont créé un instrument qui produit un son qui touche l’âme de ceux qui l’écoutent. Si Dieu lui même devait jouer d’un instrument de musique, ce serait la Kora.

KoraLa Kora est un instrument à cordes, 21 précisément. Selon la légende, chaque groupe de 7 cordes représente le passé, le présent et le futur, reprenant ainsi cette symbolique africaine d’une continuité de la vie. L’instrument est une harpe spéciale composée d’un long manche auquel sont fixées les cordes et d’une grosse demi calebasse qui fait caisse de résonance. Le coté ouvert de la calebasse est couverte de cuir et un trou dans la partie supérieure droite fait office d’ouïe.

C’est l’un des instruments principaux des célèbres griots : autrefois messagers, historiens, généalogistes et membres éminents de la cour des rois Ouest africains. Longtemps connu en Afrique, la Kora a été popularisée en Europe par le guinéen, Mory Kanté. Bien que la Kora ne soit pas son instrument de griot (chaque griot est maître d’un instrument et les Kanté sont les maitres du Balafon), Mory Kanté s’y est formé et en est devenu un virtuose. Par ses compositions, il a su donner à la Kora ses lettres de noblesse sur le vieux continent.

Dans la foulée de Mory Kanté, Toumani Diabaté, l’immense griot malien et plus grand maître de Kora vivant est incontestablement celui qui a porté ce merveilleux instrument sur les sommets. Par sa rapidité et sa variété de jeu, il a sublimé la Kora et lui a définitivement fait changer de dimension dans le paysage musical mondial. Toumani Diabaté a grandement contribué à étendre la popularité de la Kora initiée par Mory Kanté. D’abord par son talent, mais aussi en jetant des ponts entre la musique mandingue et d’autres musiques traditionnelles du monde. La rencontre avec Le groupe espagnol de flamenco, Ketama et le contrebassiste anglais Danny Thompson en est l’une des plus belles illustrations.

 

Pour finir ce billet, j’aimerais partager avec vous cette vidéo d’une des rares musiciennes à avoir adopté cet instrument, la sublime Sona Jobarteh. Elle reprend ici Jarabi, un des morceaux les plus mythiques de la Kora. A déguster sans modération!

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